Le Village au fil des siècles

 

POUZOLS* , Commune, Canton de Ginestas ; Eglise paroissiale dédiée à Saint Sernin ; la seigneurie appartenait à l'abbaye de Fontfroide ; sénéchaussée de Carcassonne. «L'important village**, dominé par son ancien château-fort, s'élève en amphithêatre sur la grand'route de Carcassonne à Beziers. Son territoire, couvert d'un riche vignoble, produit un vin de qualité supérieure, très recherché. IL produit aussi de l'huile d'olive excellente. Son miel est renommé.»

«L'origine de Pouzols est due à un monastère qui fût fondé au IXème siècle sur le "tènement" appelé Métairie de Bedos. Un village s'y éleva ainsi qu'une église et un château fortifié. Mais les habitants ne se sentant pas en sécurité, fondèrent, sur la colline, le village actuel au début du XIIIème siècle. Des traces des murs du monastère et du premier village ont été retrouvées. De nombreuses sépultures ont été découvertes en avant de l'église : les pierres formant les tombes ont servi à élever un mur de soutènement. Un aqueduc, d'une longueur de 500 mètres, creusé dans le roc, débouche au lieu-dit : aux Cascals.

Il avait été construit par les moines pour alimenter leur couvent en eau potable. Des Cascals, l'eau arrivait au monastère au moyen d'une canalisation en tuiles dont on a retrouvé quelques parties» . 

 

canalisation

 


 

eglise

 

L'église primitive n'est autre que l'église paroissiale actuelle : Saint Saturnin (Saint Sernin).

La chapelle Notre Dame a été ajoutée au XIVème siècle. Celle du Sacré Coeur servait de sacristie : elle a été transformée en chapelle vers 1900.

Entre 1210 et 1270, s'éleva dans le Fort une autre église : Saint Martin. Il y aurait eu une troisième église ou chapelle, Saint Etienne, près d'un cimetière***. L'ancien château fortifié se trouvait sur le même emplacement que le château actuel, propriété de Monsieur le Baron de Fournas-Fabrezan.

 


 Le coeur du village, en circulade renferme de nombreux vestiges des fortifications. - Tour d'angle derrière la Fontaine ; - Chapelle voûtée servant de cave ; - Forteresse dont les murs ont 2.50 m d’épaisseur ; - Maison seigneuriale, magnifique escalier en pierre, cour curieuse - Maisons avec jolies portes et fenêtres sculptées

maison fortfontaine


Notes supplémentaires * : Les trois Eglises

L'église Saint Saturnin (Sernin) date du XIIème siècle. Ses parties les plus anciennes sont du plus pur style roman : arc en plein cintre, ou demi-cercle parfait de toutes les voûtes et de toutes les ouvertures. Si le village, un jour, s'est éloigné d'elle, elle restera toujours l'église paroissiale. D'une simplicité admirable, lui sera adjointe une chapelle vers le XVème siècle. Elle sera exclusivement réservé au clergé car l'église ne possédait pas de sacristie. Elle sera restaurée (certains disent mutilée) au XVIIème siècle et le sol dallé. Elle renferme de nombreuses tombes de recteurs et seigneurs locaux et notamment d'Antoine Olivier seigneur de Pouzols. Cette église a été classée monument historique en 1963.

L'église Saint Martin construite dans le Fort, entre 1210 et 1270, possédait elle un maître-autel et une tribune. Sous cette tribune, deux armoires contenaient les fonds baptismaux, les saintes huiles et les registres de baptêmes, de mariages et de sépultures qui attestent de l'importance de cette église qui pourtant n'a jamais été église paroissiale (tous les offices religieux se célébrèrent longtemps à Saint Martin). En 1668, elle existait encore mais avait perdu beaucoup de son importance. En 1673, on n'y fit plus les baptêmes. En 1782, les plans et documents des archives la mentionnent comme "ancienne église".

L'église Saint Etienne dont l'existence est mentionnée dans un hommage rendu en 1270 par Amélius de Sainte-valière, aurait été construite près d'un cimetière, hors des murs où l'on enterrait les pauvres.

*Ces notes ont été rédigées, à partir des articles de Mr de Fournas, sur l'histoire de Pouzols parus dans la revue paroissiale : Les Trois Clochers.

 


  *Petite chronique de la vie à Pouzols... en 1673 Dans un procès verbal du 16 Mai 1673, on trouve la menace grave de l'interdiction de la paroisse, cessation des offices et fermetures des églises. «A l'égard des coutumes abusives que nous avons trouvées dans la Paroisse, nous faisons inhibition et défense à toute personne de l'un ou l'autre sexe de danser de jour ni de nuit aux fêtes solennelles, ni les fêtes chomées et les dimanches pendant les offices divins, sous peine de cessation d'iceux*. A quoi nous exhortons les magistrats de tenir la main. Comme aussi que personne ne reste au cabaret durant lesdits offices».
*iceux : synonyme de ceux-ci.


 

*Extraits du livre«Canton de Ginestas»de Francis Poudou

**Evolution de la population : 1789/60 ; 1831/423 ; 1891/593 ; 1906/557 ; 1946/421 ; 1990/342 ; 2013/500

***(Rue du Minervois, à droite en allant vers La Cave).